Publié initialement sur Linkedin
L’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) est une structure mondiale visant à « promouvoir les politiques qui amélioreront le bien-être économique et social partout dans le monde ». Pourtant, la récente proposition de cet organisme tend à démontrer le fait qu’il n’est plus en phase avec l’économie contemporaine.
Ainsi, l’OCDE a constaté cette semaine que ses prévisions économiques pour la croissance mondiale devaient être revues à la baisse : les pays émergents étant moins dynamiques et les pays développés subissant une reprise très lente, voire nulle. Dès lors, l’économie mondiale est en plein ralentissement, l’éclatement de la bulle immobilière chinoise en étant un des meilleurs indicateurs. Cette analyse est aussi partagée par le FMI qui a lui aussi revu à la baisse ses prévisions de croissance.
Pour compenser ce ralentissement la solution proposée est assez surprenante. En effet, l’OCDE conseille aux Etats de dépenser massivement en profitant de la faiblesse des taux d’emprunts à long terme. Il s’agit ainsi de relancer l’offre par la dépense publique via les grands travaux et diverses dépenses à l’échelle nationale (hausse des salaires des fonctionnaires, recrutements massifs …).
Cette méthode est très discutable d’autant qu’elle est pratiquée depuis de longues années : elle est particulièrement coûteuse et parfaitement inutile sans quoi elle aurait montré, par les années de pratique, des résultats probants. Pis encore, elle est une des bases de l’explosion de la bulle immobilière chinoise puisqu’elle va créer une bulle financée par la dépense publique qui ne survivra pas à l’arrêt du financement. Il ne s’agit donc pas d’une vraie solution.
A cela s’ajoute que l’explosion des dettes souveraines (les dettes des Etats) a nécessité l’augmentation des recettes des Etats : les Etats, pour obtenir plus d’argent, ont prélevé ces fonds auprès des particuliers par le biais des impôts directs et indirects. Elle a aussi engendré des politiques d’austérité visant à limiter les dépenses publiques et à maîtriser l’endettement public. Ces politiques d’austérité ont amorti les conséquences de la crise précédente et assainissent peu à peu les structures économiques des pays concernés. Les ménages, quant à eux, ont souffert du ralentissement de l’économie (chômage, précarité de l’emploi) et peineraient à financer cette nouvelle mesure.
Or, l’accroissement des prélèvements sur les ménages est un mauvais signe économique puisqu’il s’accompagne toujours d’un ralentissement de la consommation et d’une baisse de l’épargne. Ces deux éléments sont les piliers d’une économie saine et soutiennent les entreprises dans leur démarche de création de richesse. Les affaiblir une nouvelle fois bloquera encore davantage la croissance.
L’OCDE, qui doit prôner l’amélioration des conditions de vie des populations par le biais de la reprise économique mondiale aurait intérêt à actualiser ses modèles économiques largement dépassés. Elle devrait aussi se tourner vers des mesures incitant la création de richesses et d’emplois durables (baisse des taxes, choix d’étalons pour les monnaies afin de les séparer des décisions politiques) . Or, son encouragement à la relance par la dépense publique est une non-solution déjà éprouvée depuis des années. Cette non-solution amplifierait une nouvelle crise économique mondiale en la déplaçant de quelques années.
Il faut espérer que les dirigeants politiques ne soutiendront pas cette approche. Le Président Hollande semble toutefois avoir anticipé cette recommandation : il avait annoncé lors de ses vœux une enveloppe de 3 milliards d’euros destinée à de grands travaux.