2016, année du financement des entreprises innovantes par les particuliers ?

Publié initialement sur Linkedin le 15 février 2016

Le crowdfunding, qui consiste à mettre en relation par le biais de plateformes spécialisées des entrepreneurs et des particuliers, est en plein développement. Il constitue, et constituera encore, une voie royale pour le financement de projets innovants pour les startups et les PME. Ce mode de financement participatif est aussi un élément des financements éthiques.

Quelques chiffres

Les prêts des particuliers aux entreprises sont passés de 48 millions d’euro en 2013 à 196.3 millions d’euros en 2015. Le montant total des investissements, quant à lui, a bénéficié également de cette tendance : 10 millions d’euros en 2013 à 50,3 millions en 2015. La forte chute des taux d’intérêts des banques classiques ne semble pas freiner cette tendance, bien au contraire. Cela s’explique principalement par le fait que les critères d’études des dossiers sont différents et profitent largement à la prise de risque, mesurée, et à l’innovation soutenus par les plateformes d’économie participative. Structurellement, la répartition des dossiers est différente et les projets les plus innovants, souvent les plus risqués, se tournent majoritairement vers le crowdfunding.

Le crowdfunding, comment ça marche ?

Les plateformes de crowdfunding (Unilend, Finsquare …) proposent un modèle commun, rapide et ergonomique.

Le porteur de projet s’inscrit, et dépose des données clefs de son projet (montant de la levée de fonds, considérations sur la santé de son entreprise, paramètres socio-économiques, détails du projet, retours envisagés). Un algorithme d’analyse va ensuite détailler le projet, et sa viabilité, puis lui affecter une « note ».  Cette présélection limite ensuite le travail d’une équipe d’analystes, son caractère automatique permettant d’écarter les projets excessivement risqués. La note finale (attribuée par le logiciel et par l’équipe) correspond à la prise de risque pour les investisseurs potentiels. Si le projet est jugé viable, il est publié, et la levée de fonds commence. La plateforme sera rémunérée au moment de l’attribution des fonds au porteur de projets.

Les investisseurs, quant à eux, s’inscrivent gratuitement sur la plateforme et vont se positionner sur les projets qui les intéressent. Ils peuvent espérer, en moyenne, entre 4 et 9 voire 10%. Les modalités de participation dépendent du type de financement apporté (prêt à intérêts, prise de parts) et du type de projet. Ces données sont indispensables pour apprécier la marge de risque et la rentabilité de l’investissement.

Pourquoi les startups et les PME aiment le crowdfunding ?

Unilend, la « doyenne » des plateformes françaises, a apporté en 2 ans 16 millions d’euros de financement à plus de 200 entreprises. En analysant la typologie des financements apportés apparaît une constante : il s’agit de projets que les banques classiques ne financeraient pas. C’est le cas, par exemple, d’avances de trésorerie couplées à des investissements (modification de stratégie de communication, agrandissement de périmètre de vente, restructuration …).

Un autre élément est indispensable pour comprendre le choix des PME : le délai de mise à disposition du financement. En effet, il faut plusieurs semaines voire des mois à une banque classique pour traiter un dossier de demande d’emprunt. Ensuite, s’il est validé, les fonds sont mis à disposition sous deux ou trois semaines. Le système est radicalement différent sur une plateforme de crowdfunding et quelques jours suffisent à l’évaluation du projet puis à la levée de fonds (6 jours en moyenne pour  Unilend).

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Le crowdfunding se développe rapidement car il correspond à un besoin réel des startups françaises et des entrepreneurs de PME : obtenir une réponse rapide, et une solution efficace de financement.

A cela s’ajoute que ce secteur, en forte progression, constitue pour les particuliers un moyen de dynamiser leur épargne (rémunérations intéressantes) dans un cadre de plus en plus sécurisé (avantages fiscaux, assurances de remboursement partiel intégrée aux projets).

Il est, du coup, très envisageable que l’année 2016, qui sera sûrement celle des PME et surtout des startups, soit aussi l’année du crowdfunding.

Données obtenues par le biais du baromètre du crowdfunding (Finance Participative France)